La question du vocabulaire - mais surtout celle de son MANQUE - est centrale à l'apprentissage d'une langue étrangère.
Ma génération (Generation X!) a appris les langues vivantes un peu comme des langues mortes; on était super forts en grammaire (enfin, pas tous, quand même!) et super entraînés à dire 'The document is an extract from a press article written by Lance Morrow and published in Time Magazine.'
Une fois en fac d'anglais, consciente du vide abyssal de mes connaissances lexicales, je me suis gavée de listes de mots dans des recueils de vocabulaire plus indigestes les uns que les autres. Qu'en reste-t-il?
Not much, I'm afraid ;-(
Principe #1: les listes de mots sans aucun rapport entre eux ne servent à RIEN (sinon à vous donner super mauvaise conscience!). C'est aussi le cas des mots écrits dans un répertoire. Quand vous aurez besoin d'un mot que vous êtes sûr(e) d'avoir écrit dans votre beau carnet, vous risquez de vous souvenir... de celui de la ligne précédente! Ooops!
Principe #2: on retient par association d'idées. Ce n'est pas moi qui l'ai inventé (gasp!), c'est la psychologie cognitive qui le démontre.
Ca veut dire quoi concrètement pour vous qui voulez mémoriser des mots nouveaux?
Ca veut dire que vous allez apprendre du lexique inconnu de vous en l'associant avec du connu. Les nouveaux savoirs se greffent sur les anciens, acquis et solides. Et c'est ainsi qu'on apprend de plus en plus de mots, comme dans une spirale.
Par exemple: vous lisez un roman sur la Seconde Guerre Mondiale qui se passe à Londres
(cf mon message 'Unputdownable' du 18 avril 2011).
Vous allez rencontrer des mots déjà connus comme 'war', 'German planes', des mots transparents comme 'air raid victims', 'sirens' et des mots nouveaux dont vous allez deviner le sens.
(cf mon message 'Dictionnaire ou pas' du 31 janvier 2010).
Une fois que vous en avez compris le sens, il ne vous reste plus qu'à les mémoriser.
Comment?
- en les associant à de synonymes transparents: 'victims' ='casualties'
- en les associant à leur contraire: 'dangerous'≠'safe'
- en notant leur nature grammaticale (adjectif, nom, verbe) ou les expressions dans lesquels ils se trouvent: 'to MAKE war'.
- en les organisant par thème, autour d'un mot central; sur une double-page vous écrivez 'WAR' et vous faites partir des branches (comme des sous-thèmes) de ce noyau. Par exemple:
WAR est au centre, vous tracez une première branche intitulée 'PEOPLE' qui va se diviser en 'CHILDREN', 'SOLDIERS', 'CIVILIANS', etc... Une deuxième branche peut concerner 'PLACES' et ouvrir sur 'LONDON', 'THE COUNTRYSIDE', etc...
C'est le principe des mind maps*, une organisation des notes écrites copiant celle du cerveau. Cliquez sur le titre de ce message pour en visionner une.
Ce n'est pas une façon très française de procéder(!), mais c'est très futé parce que cela allie le raisonnement, la logique avec la créativité et l'imagination.
Personnellement, j'adore, et je vois des élèves dans mes classes qui adoptent cette méthode. Ils sont souvent plus visuels que leurs camarades.
L'idée c'est qu'au moment où vous avez besoin du mot en question, vous allez retrouver plus rapidement le chemin vers l'endroit où vous l'avez stocké .
À noter, c'est valable de 0 à 99 ans;-).
ATTENTION: l'organisation et la répartition doivent se faire au niveau du SENS, pas au niveau grammatical. Rien ne sert à faire une liste d'adjectifs ou d'adverbes!
* Je vous conseille la lecture extrêmement captivante du livre 'Mind Maps for Kids' de celui qui passe pour l'inventeur de ces cartes mentales, Tony Buzan.
Agitation de neurones en perspective!